Salon Lire à Limoges : l’interview de Bertrand Puard

Du 5 au 7 avril aura lieu le Salon Lire à Limoges, lors duquel vous pourrez rencontrer deux auteurs aux univers très différents : Bertrand Puard et Jean Luc Marcastel. Ces deux auteurs ont accepté de répondre à notre interview. Découvrez aujourd’hui les réponses de Bertrand Puard, auteur de la série Les Effacés.


Pourquoi et comment êtes vous-devenu écrivain ?

J’ai toujours eu la passion des histoires, et l’envie de les faire partager. Tout d’abord en tant que lecteur, j’étais toujours en train de prêter mes livres à droite à gauche et puis un jour je me suis lancé dans l’écriture en partant du principe qu’il était temps pour moi de diffuser les histoires qui tambourinaient dans mon cerveau. En restant humble, bien évidemment, et en sachant bien qu’on ne devient que très rarement écrivain avec un premier livre, qu’il faut travailler, toujours, toujours et remettre sans cesse son travail en question.


Comment choisissez-vous les thèmes sur lesquels vous écrivez ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Je pense avoir mes thèmes de prédilection, ces thèmes qui surgissent dans chacun de mes vingt-cinq romans, tous genres confondus. Je crois que c’est ce qui cimente une œuvre avec le style. Que l’on écrive un roman de science-fiction, un thriller ou un roman historique se déroulant dans la Grèce antique, il y a la résurgence de mes thèmes : la lutte contre les injustices, la recherche d’une reconnaissance, etc. Mes sources d’inspiration sont multiples. Mes lectures, tout d’abord, car je continue à être un lecteur boulimique. Les films, ensuite, cinéphage et cinéphile passionné, il m’arrive de voir une vingtaine de films par semaine parfois. Et puis il y a mon entourage, une scène de la vie quotidienne. Un créateur ne s’arrête jamais de créer. Tout prétexte est bon !


Combien de temps mettez-vous en moyenne pour écrire un roman ?

C’est très variable. Il y a tout d’abord le travail de préparation et de documentation, qui, pour moi, représente souvent une partie plus importante, en temps, que l’écriture. Mais c’est la composition du roman en lui-même qui demande le plus d’énergie. Il m’arrive d’enquiller les nuits blanches lorsque l’écriture me met en transe, ce qui est plutôt bon signe. Il y a des romans qui, à pagination égale, ont mis un an à se terminer et d’autres moins de quinze jours !


Pour écrire êtes vous plutôt crayon ou ordinateur ?

Crayon pour la préparation, les notes, la conception. Cahiers, post-it, tout y passe. Puis ordinateur pour composer le texte.


Quelles sont les grandes étapes de votre travail d’écriture ?


Comme je le disais, une phase importante de préparation où je lis beaucoup d’essais, d’articles, de romans sur le sujet sur lequel je souhaite travailler. Je regarde aussi beaucoup de films et de documentaires qui se déroulent dans les pays, par exemple, où vont évoluer mes héros. Ensuite je cimente mon intrigue, étoffe mes personnages. Puis, quand je me sens prêt, je passe à l’écriture. Mon premier ouf de soulagement vient quand l’intrigue se noue sur le papier. Le second, le vrai celui-là, c’est lorsque je pose le point final.


Pouvez-vous nous décrire votre journée type lorsque vous écrivez ?

Il n’y a pas de journée type dans ce métier et c’est pour cela que je l’adore et que je ne l’échangerai pour rien au monde. Je suis libre, cela n’a pas de prix. Je peux très bien passer ma journée au cinéma le lundi et faire vingt heures d’écriture non-stop le lendemain !


Quelle est la partie de votre travail d’auteur que vous préférez ?

Toutes, sans exception. La conception du livre vous enrichie, fait travailler vos méninges, vous apprend plein d’informations. L’écriture vous met en transe, c’est un sentiment à nul autre pareil. Il y a ce pouvoir démiurgique de celui qui fait évoluer ses personnages comme bon lui semble, dans un univers à son image, qu’il dirige dans les moindres détails. Puis il y a le travail de préparation du livre en lui-même avec mes éditrices. J’ai la chance, chez Hachette, d’avoir à mes côtés une équipe absolument sensationnelle, disponible à toutes heures, avec du répondant, un regard acéré et un vrai professionnalisme. Enfin, après la sortie en librairie, il y a les séances de dédicaces en librairie ou en salon. Rencontre les lecteurs et échanger avec eux, c’est une vraie récompense.


Quelles sont, selon vous, les qualités nécessaires pour être auteur ?


Je pourrai répondre l’imagination, l’ouverture d’esprit, l’assimilation, etc. Mais je crois qu’il faut surtout faire preuve d’opiniâtreté. Faire publier son premier roman est un vrai parcours du combattant. Mais lorsque l’on a cette envie chevillée au corps, lorsque l’on sent que ce sera cette vocation là et elle seule, que le reste, à côté, n’est que passager, lorsque l’on a ça « dans la carcasse » comme dirait Cézanne, alors on ne perd jamais espoir. Et on écrit, on écrit, sans même savoir que l’on sera publié. On écrit car on ne peut pas faire autrement. Boulgakov, cet immense écrivain et dramaturge russe consacré à présent, qui a écrit ce chef-d’œuvre absolu qu’est Le Maître et Marguerite, n’a pas été publié de son vivant. Il écrivait « pour ses tiroirs » comme il disait.


Quels sont vos projets pour la suite ?

Continuer ma série des Effacés car c’est une formidable aventure littéraire. Et je n’ai pas assez de vingt-quatre heures par jour pour la mener comme je le souhaiterai !


Pour plus d’informations sur Bertrand Puard et sur la série Les Effacés, rendez-vous ici.

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